Arrivée en France il y a une quinzaine d’années, la pratique du chemsex se développe. Selon les estimations, elle concerne entre 20 % et 30 % des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. À Toulouse, depuis deux ans, un lieu d’accueil permet d’accompagner les chemsexeurs.
C’est avec l’affaire Palmade que le grand public a découvert le chemsex. Contraction de « chemicals » (drogues en anglais) et « sex », le terme désigne l’usage de produits psychoactifs illicites dans l’objectif d’avoir un certain type de relations sexuelles. Les substances de synthèse de la famille des cathinones (3MMC, la 4-MEC), ou le GHB/GBL sont les plus répandues. Les utilisateurs vantent leur capacité à rendre les rapports sexuels plus faciles, meilleurs et prolongés. Mais ils témoignent aussi de leur volet addictif, très fort, après seulement quelques prises. Plusieurs décès de consommateurs, dont un la semaine dernière à Bordeaux, ainsi que des cas de coma rappellent les dangers de la pratique.

Selon les estimations, entre 20 % et 30 % des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes pratiquent le chemsex en France. Le confinement, les restrictions et les fermetures des lieux festifs et de rencontres traditionnellement fréquentés par la communauté gay ont contribué à son développement.
A lire aussi : Soirée chemsex mortelle dans le Nord : deux participants mis en examen après le décès d’un jeune homme de 21 ans
« Le Covid a été le point de bascule et ça ne cesse d’augmenter depuis. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes rapportent actuellement une peur permanente d’être agressés. Ils cherchent à être dans leur bulle et à avoir une sexualité épanouie, décomplexée. Le problème c’est que le côté festif et la prise contrôlée de produits ne durent pas. Le plan « de temps en temps » devient hebdomadaire puis deux fois par semaine et c’est l’engrenage et c’est dramatique pour les plus jeunes qui n’ont pas connu d’autres pratiques sexuelles », résume Laurent Passalacqua, président de AIDES Occitanie et administrateur national AIDES pour la politique des drogues et le chemsex.
A lire aussi : Chemsex : « Quand nous recevons les pratiquants, ils sont au bout du rouleau, isolés et ils ont honte »
À Toulouse, à deux pas du Pont-Neuf, AIDES a ouvert » Le Lounge » en mai 2023, à destination des chemsexeurs. Le lieu propose, gratuitement, des consultations médicales, des rendez-vous de psychologie et de sexologie. Il est également possible d’y faire tester ses produits et de récupérer préservatifs et matériel d’injection stérile. Le tout dans une démarche de prévention, de limitation des risques et d’accompagnement. L’Agence régionale de santé (ARS Occitanie) finance l’ensemble à hauteur de 300 000 € par an jusqu’en 2028.
A lire aussi : « Le chemsex se banalise » : à Toulouse, un lieu d’écoute et de soins accueille ses pratiquants
En deux ans, 180 personnes ont poussé les portes du Lounge et tous les plannings de rendez-vous sont complets. « Pour répondre aux enjeux de santé publique, notamment de sevrage, nous allons devoir densifier nos partenariats. Mais le Lounge de Toulouse reste un modèle, le seul proposant une offre de soins dédiée au chemsex, sans tabou, où on accompagne les personnes sans leur fixer des objectifs inatteignables mais où on renforce leur capacité à prendre en charge leur santé », complète Laurent Passalacqua.
« Un de mes patients s’est lancé dans le karaoké, il voit du monde et ne consomme plus depuis trois mois »
Parce que « l’addiction se nourrit du vide », selon les mots d’une des psychologues du Lounge, l’accompagnement vise, d’abord, à aider les chemsexeurs à construire quelque chose à côté de leur pratique.
« Un de mes patients s’est engagé dans le monde associatif, s’est lancé dans le karaoké et voit du monde. Il ne consomme plus depuis trois mois », témoigne Mathilde Vié. « Le parcours peut être long, l’addiction est une maladie qui a sa propre temporalité, ses montagnes russes. On avance ensemble, avec le patient, respectueusement, en travaillant sur la réduction des risques », complète Farida Benimah-Gayrard, sexologue au Lounge. Confiance en soi, retour vers les autres font partie de la boîte à outils que les intervenants du Lounge constituent patiemment.
Un projet de loi présenté le 31 mars
La députée du Nord, Brigitte Liso, présentera une proposition de résolution à l’Assemblée nationale le 31 mars. Son objectif est de mobiliser l’Etat pour une stratégie nationale de prévention sur le chemsex.
La proposition mentionne les risques multiples et sévères pour la santé des pratiquants du chemsex : psychoses, dépression, addiction mais aussi tous les risques bactériens et infectieux associés à une prise de produits par injection dans les veines. Les députés qui soutiennent la démarche réclament une politique nationale de santé publique sur le sujet, incluant une information grand public sur les risques, particulièrement à l’intention des jeunes, un soutien aux acteurs de terrain impliqués dans la prise en charge des chemsexeurs, la formation des professionnels de santé ainsi que les personnels judiciaires, scolaires et universitaires. Il est également proposé une collaboration avec les sites de rencontre pour sensibiliser les utilisateurs aux risques du chemsex.
La raison d’être de sexaddictioncertification.org est de discuter autour de addiction sexe, masturbation homme & chasteté en toute transparence en vous apportant la connaissance de tout ce qui est en lien avec ce thème sur internet Pour vous, ce texte autour du thème « addiction sexe, masturbation homme & chasteté » vous est proposé par sexaddictioncertification.org. Ce texte se veut réédité aussi sérieusement que possible. Vous pouvez écrire en utilisant les coordonnées présentées sur notre site afin d’indiquer des détails sur ce texte qui parle du thème « addiction sexe, masturbation homme & chasteté ». En visitant de façon régulière notre blog vous serez au courant des prochaines parutions.