Femme et sans abri, la double peine

Dans la rue, elles sont plus fragiles et moins visibles. Être une femme, en plus d’être sans abri, vous assure d’être victime de violences et vous condamne à une existence dissimulée. C’est l’une des informations cruciales apportées par la délégation aux droits des femmes du Sénat qui, après dix mois d’enquête, publie un rapport choc – et passé quasi inaperçu – sur les conditions de vie des femmes SDF, dont le nombre a doublé en dix ans. En France, 120 000 femmes sont sans domicile fixe et placées dans des hébergements financés par l’État, plus ou moins pérennes. Trois mille dorment chaque soir dehors, souvent avec leurs enfants, qui sont eux aussi au nombre de 3 000 à vivre sans toit.

Malgré la mise en place depuis 1997 de l’Urgence sociale, ces milliers de femmes isolées et de familles ne parviennent pas à obtenir de solution quand elles composent le 115. Beaucoup, découragées ou désinformées, n’appellent pas ce numéro dont la ligne est souvent surchargée. Ne leur restent alors que des refuges de fortune, une tente sous un pont, dans un bois, une cage d’escalier, un parking, ou bien un accueil providentiel par des inconnus qui les expose à l’exploitation sexuelle ou par le travail. Le rapport des quatre sénatrices, dont l’ancienne ministre socialiste Laurence Rossignol, détaille les profils de ces femmes vulnérables : 1 200 sont enceintes ou viennent d’accoucher, la moitié est d’origine étrangère, parmi les Françaises 15 % ont perdu leur domicile à la suite de violences familiales et près de 15 000 sont issues de l’aide sociale à l’enfance.

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Leurs conditions de vie précaires favorisent, entre autres, des troubles de la santé mentale, des grossesses et des naissances dangereuses, l’exposition au VIH et aux hépatites, un vieillissement accéléré, des complications en cas de pathologies. Un chiffre, donné par une psychiatre de l’Assistance publique de Marseille, frappe particulièrement : au bout d’un an passé à la rue, 100 % de ces femmes ont subi un viol. C’est cette vulnérabilité extrême qui pousse les femmes à une mobilité permanente, à se cacher, à soigner leur apparence pour ne pas « avoir l’air » SDF ou au contraire à adopter un aspect repoussant. Autant de boucliers et de stratagèmes qui les rendent invisibles aux yeux de la société et des associations qui pourraient les aider.

Régulariser plus vite

Les sénatrices formulent 22 recommandations, dont celle, consensuelle, de créer 10 000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires, en plus des 324 000 existantes toutes catégories confondues (foyers, hôtels sociaux, centres de demandeurs d’asile, maisons dévolues aux victimes de violences). Le rapport sénatorial propose également de transformer les nuitées hôtelières en places durables et d’aménager des lieux non mixtes et adaptés aux diverses configurations familiales.

Autre proposition : l’amélioration de la détection et de la prise en charge des violences sexuelles en formant les forces de l’ordre et les travailleurs sociaux à ces questions, et en fournissant des moyens d’autodéfense aux femmes. Certains critères de vulnérabilité mis en place pour remédier à la pénurie de places d’hébergement en Île-de-France (où l’on trouve la majorité des sans-abri) sont dénoncés par les élues, celui notamment qui fixe une limite au septième mois de grossesse pour les femmes enceintes, qui, en dessous de ce terme, ne sont pas prioritaires, tout comme celles qui ont un bébé de plus de 3 mois.

Une autre solution, controversée cette fois, est avancée : régulariser plus vite et plus souvent celles qui n’ont pas de titre de séjour, dans le cadre de la circulaire Valls, qui le permet depuis 2012 au cas par cas, en fonction de la situation familiale ou professionnelle. Laurence Rossignol l’a annoncé : « Nous demandons au gouvernement de donner des instructions aux préfets pour qu’un effort particulier soit fait à l’égard des femmes sans abri. » Une requête à contre-courant de la politique migratoire annoncée par le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Pauline Delassus

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