La cinquième semaine d’audience démarre ce lundi 30 septembre au procès des viols de Mazan devant la cour criminelle de Vaucluse. Toute la semaine, le cas de sept des 51 accusés va être examiné. Ces hommes comparaissent pour s’être rendus au domicile du couple Pelicot à Mazan pour avoir des relations sexuelles avec la femme, Gisèle, que son mari avait préalablement droguée.
Jean T., 52 ans
Originaire de La Réunion, Jean T. est arrivé en métropole à 39 ans. Cet adepte du libertinage s’est rendu une fois au domicile des Pelicot le jour même de la prise de contact sur le site internet coco.fr. Pendant l’instruction, il a expliqué avoir pris un coca à son arrivée, avoir vu Dominique Pelicot avoir un rapport sexuel avec son épouse puis ne plus se souvenir de rien jusqu’à son réveil dans sa voiture. Il suppose avoir été drogué, ce que Dominique Pelicot réfute.
Désigné sous le pseudonyme « Bill » dans le disque dur de Dominique Pelicot, Jean T. nie les faits malgré le visionnage des vidéos. À l’ouverture du procès, il a répondu « Non » quand le président lui a demandé s’il reconnaissait les faits.
Redouan E., 55 ans
Redouan E., né au Maroc, a passé le concours d’infirmier anesthésiste dans son pays natal avant de s’installer en Vaucluse, où il est devenu infirmier libéral. Il assure qu’il n’avait pas connaissance de la soumission chimique de Gisèle Pelicot au moment des faits et qu’il pensait participer à une rencontre libertine pendant laquelle le mari lui avait « offert » son épouse.
Au début du procès, il s’est énervé quand le président lui a demandé s’il reconnaissait les faits. « Je n’ai contraint personne, je n’ai surpris personne, je suis plutôt victime d’une ruse caractérisée », a-t-il déclaré.
Simone M., 42 ans
Originaire de Nouvelle-Calédonie, ce père de 5 enfants, employé dans le bâtiment, était voisin des Pelicot à Mazan. Il s’est rendu chez eux une première fois, au prétexte de voir le vélo de Dominique Pelicot, pour rencontrer sa femme. Gisèle Pelicot a d’ailleurs affirmé au début du procès qu’elle était le des 50 co-accusés dont elle connaissait le visage.
Surnommé « Simon » dans les dossiers de Dominique Pelicot, il apparaît sur une vidéo de viol sur Gisèle Pelicot datée de 2018. Pendant l’instruction, Simone M. a dit regretter les faits et mériter « la pendaison ». À l’ouverture de l’audience, il a pourtant répondu « non » quand le président lui a demandé s’il reconnaissait les faits.
Thierry Po., 61 ans
Cet artisan père de trois enfants, installé dans les Bouches-du-Rhône, a rapidement reconnu, pendant l’instruction, qu’il avait manqué de discernement et qu’il regrettait les faits, même s’il s’agissait pour lui d’un jeu consenti. Son matériel informatique a été saisi par les enquêteurs qui ont découvert de très nombreuses photos et vidéos pédopornographiques : 656 photos et 419 vidéos ont été retrouvées sur une clé USB, ainsi que des vidéos zoophiles.
Il est également jugé pour détention d’images pédopornographiques. À l’ouverture du procès, il a déclaré qu’il ne reconnaissait pas les faits de viol, mais qu’il reconnaissait la détention d’images pédopornographiques.
Thierry Pa., 53 ans
Désigné comme « Jean-Luc » dans les fichiers de Dominique Pelicot, Thierry Pa. était hospitalisé en psychiatrie quand il a été identifié par les enquêteurs. Il a traversé une profonde dépression après la mort accidentelle de son fils.
Confronté aux vidéos, il a assuré qu’il ne s’en souvenait pas. Il dit avoir bu un verre de whisky-coca à son arrivée chez les Pelicot, ce que Dominique Pelicot réfute, et n’avoir aucun souvenir de la suite de la soirée. Il ne reconnaît pas les faits.
Jérôme V., 46 ans
Jérôme V., installé à L’Isle-sur-la-Sorgue, est allé chez les Pelicot à six reprises, pendant le premier confinement au printemps 2020. Ce titulaire d’un CAP petite enfance et pompier volontaire a indiqué aux enquêteurs avoir une sexualité hors norme et s’être livré à des actes sexuels sur Gisèle Pelicot en toute connaissance de cause.
Aujourd’hui père de trois enfants, il indique avoir été victime de violences physiques et psychologiques de la part de ses parents et de camarades d’école. Jérôme V. est décrit par sa compagne comme un homme infidèle et suivi pour une addiction au sexe. Elle indique aussi avoir des pertes de mémoire ou des absences depuis qu’elle l’a rencontré.
Au début du procès, Jérôme V. a reconnu les six viols aggravés « dans leur entièreté ».
Adrien L., 34 ans
Ce Carpentrassien, chef de chantier dans le bâtiment, est devenu père à 18 ans. Pendant l’instruction, il est décrit comme inséré socialement et professionnellement, mais il déclare avoir été victime de violences sexuelles dont il ne souhaite pas parler.
Il indique n’être allé chez les Pelicot que pour participer à un scénario établi par le mari et déclare « à partir du moment où le mari était présent, il n’y avait pas viol ». À l’ouverture du procès, il a nié les faits.
Adrien L. est détenu pour une autre cause : en 2023, il a été condamné pour trois viols par la cour d’assises de Vaucluse.
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