Sept accusés, dont trois détenus au profil inquiétant vont être interrogés cette semaine devant la cour criminelle du Vaucluse, où le procès des viols de Mazan reprend, après une semaine de pause. Il ne restera ensuite que six accusés à interroger, avant que le procès n’entre dans une nouvelle phase fin novembre.
Sept accusés, dont trois comparaissent détenus, seront interrogés à partir de ce lundi 4 novembre devant la cour criminelle du Vaucluse, après une semaine de pause au procès des viols de Mazan, qui va bientôt entrer dans une nouvelle phase, après plus de deux mois d’audience.
Une quinzaine d’accusés à interroger avant le 15 novembre
Il ne reste qu’une quinzaine d’accusés à interroger sur les 50 qui sont poursuivis pour viols aggravés aux côtés de Dominique Pelicot, 71 ans, qui a reconnu avoir drogué et violé pendant dix ans son épouse Gisèle, à leur domicile de Mazan, près de Carpentras, et l’a livrée inconsciente à des inconnus recrutés sur internet. Les plaidoiries devraient débuter fin novembre.
La cour va étudier la personnalité de Romain V., 63 ans, détenu, séropositif depuis 2004, mais qui n’a pas jugé utile d’utiliser des préservatifs lorsqu’il s’est rendu à six reprises à Mazan, entre 2019 et 2020.
500 contacts téléphoniques avec Dominique Pelicot
Cet homme fragile et solitaire, victime, enfant, d’abus sexuels de la part d’un prêtre et de maltraitance parentale grave a eu plus de 500 contacts téléphoniques avec Dominique Pelicot. Il dit être « devenu son objet », ce dernier lui ayant fait croire que s’il revenait, ils deviendraient amis. Au domicile, dans le Lot, de ce sexagénaire dont la juge d’instruction a souligné « la particulière dangerosité », les policiers ont saisi de nombreux sex-toys et des vidéos sadomasochistes, certains clichés le « représentant attaché à un arbre ou avec un sex-toy dans la bouche ».
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Détention d’images pédopornographiques
Autre détenu : Cédric V., 43 ans, restaurateur et gérant d’un hôtel en Corse, qui s’est rendu deux fois à Mazan, et fréquentait assidûment le site coco.fr. Libertin assumé, il a assuré pendant toute l’instruction que Gisèle Pelicot faisait semblant de dormir et était consentante.
Cédric G., 50 ans, détenu, est aussi poursuivi pour la détention d’images pédopornographiques. L’enquête dresse un portrait inquiétant de ce technicien informatique décrit par ses proches comme « addict au sexe », bisexuel, cherchant à repousser sans cesse les limites au point de pratiquer l’urologie.
Un rendez-vous à Aix-en-Provence pour violer sa compagne
Dominique Pelicot, qui selon Cédric G. cherchait « un disciple » lui avait donné une fiole de somnifère, dans le but de violer sa compagne d’alors. Les deux hommes s’étaient donné rendez-vous à Aix-en-Provence, pour la voir à son insu, mais le projet ne se serait pas concrétisé. En revanche, Cédric G. a admis avoir fourni des somnifères à d’autres accusés.
Les enquêteurs ont découvert que Cédric G. avait publié sur le salon « À son insu » du site coco.fr, où Dominique Pelicot recrutait, de nombreuses photos intimes de ses ex-compagnes, ou de femmes de son entourage, dont ses sœurs et une adolescente mineure, accompagnées de leurs coordonnées personnelles, adresse et lieu de travail.
Sex-toy, laisse et jeux de rôle malsains
L’une de ses ex, filmée en train de le sodomiser violemment avec sex-toy tout en le tenant en laisse, a précisé qu’il l’avait aussi poussée à l’échangisme et à la prostitution, et à des jeux de rôle malsains, où elle devait se faire passer pour la propre fille de l’accusé.
Ludovick B., 41 ans, qui a lui-même été victime dans son enfance d’un criminel sexuel utilisant la soumission chimique, sera également interrogé. Vendredi 8 novembre, la cour entendra la déposition de la juge d’instruction d’Avignon qui a dirigé l’essentiel de cette enquête hors du commun. La semaine de 12 au 15 novembre devrait être consacrée aux interrogatoires des six derniers accusés, le verdict étant attendu entre le 13 et le 20 décembre.
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