Le procès des viols de Mazan a ouvert lundi sa cinquième semaine d’audience avec la poursuite du défilé des 50 coaccusés de Dominique Pelicot, dispensé pour la journée pour raison médicale. Poursuivis pour la plupart pour viols aggravés, ils encourent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
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La cour a commencé, lundi 30 septembre, à aborder les cas d’un troisième groupe de coaccusés dans le procès des viols de Mazan. Sept de la cinquantaine d’hommes que Dominique Pelicot avait invités sur internet, pendant dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020, à venir violer son épouse, Gisèle Pelicot, après qu’il l’avait droguée aux anxiolytiques.
L’instigateur, lui n’était pas présent. « Il est souffrant. Il doit subir une intervention médicale cette après-midi », a expliqué au début de l’audience le président de la cour criminelle de Vaucluse, Roger Arata.
Dominique Pelicot, 71 ans, avait déjà subi un examen vendredi, journée sans audience. Son avocate, Me Béatrice Zavarro, avait indiqué à l’AFP dimanche que cela « s’était bien passé », s’attendant alors à ce que son client soit présent lundi.
Le procès, débuté le 2 septembre et prévu pour durer jusqu’au 20 décembre, avait déjà été suspendu deux journées mi-septembre en raison de l’absence de Dominique Pelicot, souffrant.
Jusqu’ici, seuls les cas de dix coaccusés avaient été étudiés.
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Passionné « de randonnée et de relations extra-conjugales »
Poursuivis pour la plupart pour viols aggravés, ils encourent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Dix-huit de ces accusés, dont Dominique Pelicot, comparaissent détenus. Trente-deux autres comparaissent libres, le dernier, en fuite, étant jugé in absentia.
En attendant que ces sept hommes puissent être interrogés, a priori jeudi, en présence de Dominique Pelicot, la cour a commencé par disséquer leurs personnalités et leurs parcours de vie.
Jérôme V., 46 ans, ancien employé dans un magasin d’alimentation, est l’un des principaux accusés de ce procès hors norme. Selon l’accusation, il est l’un des quatre hommes à être venus six fois au domicile conjugal du couple à Mazan (Vaucluse), dans le sud-est de la France, en 2020, pour y violer Gisèle Pelicot.
Victime enfant « de la violence psychologique et verbale » de ses parents, il est « pragmatique et utilitaire dans son rapport aux autres », a expliqué l’enquêtrice de personnalité, Elisa Scheidt. Passionné « de randonnée et de relations extra-conjugales », il avait une « sexualité frustrée, qui l’a conduit à rechercher satisfaction ailleurs ».
Père de trois enfants, dont un illégitime, il s’était engagé comme pompier volontaire. « Une bonne excuse pour aborder les femmes », avait-il expliqué à l’enquêtrice, s’interrogeant lui-même sur une éventuelle « addiction au sexe ».
« Au niveau des relations humaines, il était particulier » mais « il n’avait pas de raison d’aller voir ailleurs », a témoigné à la barre, en larmes, sa compagne actuelle, qui continue d’aller le voir au parloir. « Je ne comprends pas pourquoi il ne m’a pas dit pour Madame Gisèle », a-t-elle ajouté, en regardant celle-ci et en lui « accordant tout son soutien ». Cette dernière n’a pas réagi.
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Ouvrier, artisan, infirmier…
La cour a également parlé de Simone M., 43 ans, ouvrier dans le BTP après 12 années chez les chasseurs alpins. Présenté comme « quelqu’un d’influençable, de naïf », il aurait « sombré dans l’alcool » en raison d’une vie de couple jugée par son entourage comme « déséquilibrée et désharmonieuse ».
Adrien L., 34 ans, issu d’un milieu familial « très stable », présente lui une « grande fragilité narcissique », selon l’enquêtrice Marianne Douteau. Qualifié de « mythomane » et « jaloux » par une ex-compagne, il est emprisonné depuis 2020 et a déjà été condamné à 14 ans de prison pour trois précédents viols sur ses concubines.
Lundi, la cour a également entendu les enquêtes de personnalité concernant quatre autres accusés : Thierry P., un artisan frigoriste de 61 ans, également mis en examen pour détention d’images pédopornographiques ; Jean T., 52 ans, alias « Bill », ancien couvreur, décrit par son entourage comme « serviable, courageux et gentil » ; Redouane E., 55 ans, infirmier libéral aux « nombreux besoins sexuels » ; ou enfin Thierry P., 54 ans, ex-maçon qui avait sombré dans l’alcoolisme après la mort de son fils de 18 ans dans un accident de voiture.
Clôturés à 18 h sans nouvelle sur la santé de Dominique Pelicot, les débats devraient reprendre mardi à 9 h par les auditions des trois psychologues ayant examiné ce groupe de sept accusés.
Avec AFP
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